LE BOURDON
Un bourdon est un son unique et continu. A l'origine, ce genre de musique remonte au Moyen-âge et même sans doute à l'antiquité, mais tend à s'effacer à l'apparition de la polyphonie.
Ce son unique autour duquel va s’organiser le discours musical est une
tradition ancestrale aussi bien populaire que religieuse :
- dans diverses musiques traditionnelles du monde, on pratique depuis très longtemps le chant diphonique (technique vocale qui permet d'obtenir plusieurs sons en même temps) ou en accompagnement :
- dans la musique religieuse : pendant près de 10 siècles, la musique savante religieuse, qui a été le fondement de tout ce qui s'est écrit par la suite n'a utilisé que le chant grégorien (ou plain-chant), chant qui est constitué d'une seule et même mélodie pour tout le monde, tantôt chantée par un choeur d'hommes, tantôt par un soliste. Puis, vers le 9e siècle, 2 inventions capitales apparaissent et mettent en place progressivement la polyphonie : le bourdon (avec une voix fixe et une mélodie par dessus) et l'organum (des mélodies parallèles)
- dans les musiques traditionnelles populaires : on trouve les instruments à bourdon comme la vielle à roue, la cornemuse (et toutes ses variantes, cabrette, musette...), le tambour à corde, le tampoura en inde etc... et ceux qui n'ont pas de bourdon mais qui le fabriquent en utilisant une corde à vide comme par exemple le violon ou la guitare.
vièle à roue
tambour à cordes
musique polonaise
vièle à roue
tambour à cordes et violon
baguette sur violon (usa)
cornemuse
tanpura
baguette sur violon (usa)
cabrette
gardon et violon (hongrie)
launeddas (sardaigne)
- dans les musiques dites "classiques" ou "savantes" :
En 1808, L.V Beethoven commence sa symphonie pastorale par un bourdon pour évoquer la vie champêtre
En 1827, Frantz Schubert s'y est intéressé et termine son "voyage d'hiver" avec "Der Leiermann" (= le vielleux)
En 1886, M. Moussorgski l'utilise pour donner un aspect antique au "vieux château" dans ses "tableaux d'une exposition
En 1964, B. Britten, a composé une suite pour violoncelle ; dans sa 3e chanson, il y a le bourdon.
En 1960, Lamonte Young a composé un trio avec un bourdon permanent
En 1964 Terry Riley a composé "in C" , musique minimaliste, pulsée et répétitive.
En 2000, Charlemagne Palestine, compositeur de musique électroniques, a adopté lui aussi le principe du bourdon dans certaines de ses compositions
En 2016, Daniela Savoldi, violoniste et compositrice italo-brésilienne, utilise le looping pour composer "Bordone"
- dans les musiques actuelles : dans son album "le fil" , la chanteuse Camille a construit son album entier sur un bourdon : toutes les chansons de son album commencent avec la note (si) et elle est tenue jusqu'à la fin de la chanson.
Michèle Bernard interprète également "les cinq étages" sur un bourdon
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