DE LA MUSIQUE DODÉCAPHONIQUE

A LA MUSIQUE MINIMALISTE ET RÉPÉTITIVE

En 1923, Arnold Shönberg invente le dodécaphonisme Il  permet de composer des oeuvres atonales en donnant une importance égale aux 12 notes de la gamme chromatique selon un ordre établi et unique. Il régit une suite de 12 hauteurs de sons.

gamme de do normale  7 notes : do ré mi fa sol la si  - gamme chromatique 12 notes, avec dièses do do# ré ré# mi fa fa# sol sol# la la# si avec bémols do si sib la lab sol solb fa mi mib ré réb

Cette suite ou série unique pourra être exploitée :

- en forme directe, droite ou originelle

- en forme rétrograde (la série originelle est prise par la fin)

- en forme miroir de la forme directe ou en renversement (les intervalles sont imités en mouvement contraire)

- en forme miroir de la forme rétrograde

La musique sérielle est une extension du dodécaphonisme.

C'est une technique de composition fondée sur une succession rigoureusement préétablie et invariable de sons appelée série et l'utilisation des mêmes formes que le dodécaphonisme.

Mais, le sérialisme généralise aussi les séries à d'autres paramètres du son (rythme, durées, timbres etc..) ce qui conduit au milieu du xxe siècle à un sérialisme intégral ou multi-sérialisme où tous les paramètres sont structurés par des séries... (Three Compositions for Piano de Milton Babbitt - 1947) 

Poète, plasticien, théoricien, philosophe, écrivain, le compositeur américain John Cage est un personnage qui a profondément marqué l’art et la musique du XXe siècle en interrogeant et remettant en question les fondements mêmes des disciplines : qu’est-ce que la musique ? Qu’est-ce qu’un compositeur ? Qu’est-ce qu’une œuvre ?

Parfois considéré comme un imposteur, Cage se définissait lui-même comme un inventeur, un expérimentateur. Dans ses compositions, il prend à contrepied les fondements de la musique occidentale de multiples façons comme par exemple :

- en plaçant le silence au-dessus du son, notamment dans sa pièce 4'33 pendant laquelle le pianiste ne joue pas et où il s'agit d'une invitation à écouter non ce qui se passe sur scène mais dans la salle donnant ainsi la priorité aux sons non intentionnels

- en considérant que tout son est musique comme dans "first construction in metal" utilisant des percussions de tous horizons ou "living room" où chaque élément présent dans un salon devient instrument de musique, 

- dans ses oeuvres électro-acoustiques

Le piano préparé reste toutefois son "invention" la plus marquante. Alors qu’il doit créer l’accompagnement musical du ballet Bacchanale (1940) John Cage ne dispose pas d'assez de place dans le théâtre pour réunir un orchestre de percussions. Il insère alors différents objets et matières dans les cordes du piano. Ce dispositif lui permet de modifier le timbre de façon imprévisible, et de proposer ainsi un orchestre de percussions pour un seul interprète.

Il s'agit d'une musique très méditative caractérisée par sa continuité sonore.

En France, le courant est fréquemment appelé musique répétitive, et désigne plus spécifiquement l'ensemble des œuvres utilisant la répétition comme technique de composition.

Cette musique répétitive désigne un courant qui est apparu aux Etats-Unis au début des années 1960 et qui n'a touché l'Europe que plus tardivement et de manière moins importante.

Ce courant est un courant de réaction contre le sérialisme.

Les principaux compositeurs de musique minimaliste sont

- La Monte Young et Terry Riley nés en 1935 (85 ans),

- Steve Reich né en 1936 (84 ans),

- Philip Glass né en 1937 (83 ans)...

Ces compositeurs ont été marqués par la découverte des musiques extra-européennes : Steve Reich a étudié les percussions africaines, La Monte Young a pris des cours de chant hindou.

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Comme son nom l'indique, cette musique est fondée sur la répétition de très courts motifs mélodiques, harmonique ou rythmiques voire même sur la répétition d'un son unique (à la manière d'un ostinato - cqfd canon de Pachelbel mais avec de minime variations et de légers décalages).

La musique répétitive est caractérisée par une extrême économie de moyens et par une structure intentionnellement simple, c'est pourquoi on appelle ce courant  "la musique minimaliste".

Même si elle n'est pas toujours entièrement écrite et si elle peut comporter une part d'improvisation, la musique répétitive s'inscrit malgré tout en réaction contre l'approche conceptuelle du courant sériel des années 1950 et 1960 et marque par ailleurs le retour à la tonalité.

La musique est simple et facile à percevoir, plutôt qu'une oeuvre d'art, il s'agit d'un processus sonore, prévu ou spontané, très long... 

Au début des années 1960, les compositeurs « répétitifs », ont commencé à travailler sur la boucle magnétique.

Dans sa "Suite in C"  oeuvre de 1964, Tery Reily énonce 53 formules mélodiques et rythmiques autour de do à l'intérieur d'une pulsation fixe. 

Dans It's Gonna Rain (1965) Steve Reich part d'un prêche enregistré sur bande ; il en a isolé quelques syllabes et ce fragment, mis en boucle, est passé simultanément sur deux magnétophones tournant à des vitesses légèrement différentes.

C'est un genre apparu dans les années 50, c'est de la musique pour bande magnétique réalisée en studio par le compositeur et utilisant indifféremment des sons d'origine concrête (enregistrés par micros) et des sons "électroniques" (issus de synthétiseurs, d'ordinateur etc...) qui sont manipulés, assemblés, organisés pour aboutir à des oeuvres destinées à être diffusées sur haut-parleurs.

Ces musiques peuvent parfois accompagner des instruments ou voix.comme dans "clair d'oiseaux" de Jacques Lejeune où des sons enregistrés sur bande magnétique  et manipulés selon un traitement électroacoustique, sont émis par des haut parleurs Ils deviennent des chant d'oiseaux et touffes de verdure pour que d'autres oiseaux (choeur d'enfants) viennent de toute part y déposer leur chant (cliquer ici : https://soundcloud.com/m-meludies/clair-doiseaux-extrait )